Pourquoi Excel n’est pas conforme à AMIRA P754

Une feuille Excel qui n’est pas conforme à AMIRA P754

Le traitement des minéraux n’est plus ce qu’il était trente ans plus tôt.

De nombreux facteurs internes et externes intervenus au cours de cette période affectent la façon dont une exploitation de minéralurgie dirige son entreprise.

Un bon exemple se manifeste dans la pression et le risque de plus en plus réels auxquels les exploitations doivent faire face en ce qui concerne le respect des exigences environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).

Certaines opérations minières mesurent combien la non-conformité aux ESG constitue un risque élevé pour leurs affaires, avec un effet négatif en puissance sur leur autorisation d’exploiter. Si toutefois ces sociétés ont retiré Excel de leurs pratiques pour la comptabilité des métaux, de nombreuses autres continuent aujourd’hui à se baser sur cet outil logiciel.

Ces sociétés, soit n’ont pas reconnu l’émergence du risque de non-conformité ESG associé à Excel, soit ont estimé ce risque comme étant faible pour leurs affaires. Continuer à utiliser Excel pour leur comptabilité métallurgique ne leur apparaît pas comme étant un problème et elles continuent ainsi à suivre les pratiques qu’elles suivent depuis trente ans. Un autre scénario commun est celui d’une modernisation de technologie tentée en interne dans l’exploitation sans recourir à une solution ou à une expertise technologiques ayant fait leurs preuves — l’échec de ce genre d’initiative poussant à faire machine arrière vers la solution Excel d’ancienne génération.1

Deux ou trois décennies plus tôt, bien avant que les ESG aient occupé la dimension qu’elles ont aujourd’hui, les feuilles de calcul Excel offraient un moyen pouvant raisonnablement convenir au suivi et à l’analyse des activités d’une usine. De fait, lorsque Amira, organisme à but non lucratif a publié pour la première fois en octobre 2005 son Code de pratique P754 pour comptabilité des métaux (AMIRA P754), Excel de loin était la seule option.

Aujourd’hui, des systèmes modernes de comptabilité des métaux et d’information des usines (comme Metallurgical Intelligence®) ont été créés en faisant appel aux technologies les plus récentes de base de données et d’analytique de données – en partie pour répondre aux limites prouvées d’Excel dans les ESG et pour surpasser les principes pourtant restrictifs d’AMIRA P754.

Toutefois, malgré la rapide création de valeur et l’atténuation des risques qu’apporte le succès à l’échelle mondiale des mises en œuvre structurées de ces systèmes novateurs, l’utilisation d’Excel perdure.

Certaines raisons claires s’expliquent si l’on examine pourquoi certaines usines choisissent Excel pour leur comptabilité des métaux. La plupart des employés l’ont déjà dans leur suite logicielle Microsoft Office, d’où absence en général de coûts supplémentaires d’attribution de licence et de formation. Excel est un outil familier, flexible, et facile à utiliser.

Dans cet article, nous aller explorer la nature d’AMIRA P754 et illustrer comment Excel s’est avéré non conforme à ce Code au cours des années suivant sa parution et son adoption dans les usines de traitement de minéraux.

Il a été largement démontré qu’Excel peut facilement être manipulé par des altérations manuelles, qu’il est pratiquement impossible à auditer, qu’il s’intègre rarement dans les systèmes d’information de la gestion, qu’il perd rapidement la traçabilité vers les données sources, et qu’il présente d’autres limites sévères pour la gouvernance. Excel reste néanmoins un outil précieux pour de nombreuses tâches, mais pas en tant que solution de comptabilité des métaux conforme à AMIRA P754 et aux exigences ESG.

Qu’est-ce que le Code de pratique AMIRA P754 pour comptabilité des métaux ?

Amira est un organisme mondial à but non lucratif et qui représente les membres de l’industrie des ressources. Son objectif est de renforcer, soutenir et contribuer à la recherche et développement, l’innovation et les mises en œuvre dans le domaine transformationnel en faveur de la société2.

En octobre 2005, Amira a publié les résultats d’un vaste projet visant à standardiser les pratiques de comptabilité des métaux à l’échelle mondiale. Son objectif était de rehausser la norme de gouvernance d’entreprise dans le secteur, laquelle sur le plan historique n’avait ‘généralement pas été observée à un niveau qui serait acceptable pour les pratiques de gouvernance d’entreprise d’aujourd’hui’.3 Le résultat a été le Code de pratique AMIRA P754 pour comptabilité des métaux, comportant 10 directives claires de gouvernance concernant les pratiques d’excellence en comptabilité métallurgique.

On considère aujourd’hui AMIRA P754 comme une norme mondiale largement acceptée pour la comptabilité des métaux dans les installations de traitement des minéraux4. D’après notre expérience, elle constitue habituellement la base des exigences d’entreprise définies pour une solution de comptabilité des métaux. Pour se conformer aux composantes de gouvernance figurant dans les exigences ESG modernes, les usines de traitement de minéraux doivent afficher leur adhésion aux 10 principes de gouvernance définis dans le Code de pratique AMIRA P754.

Les usines qui utilisent encore Excel pour leur comptabilité des métaux ne peuvent ni se conformer à de telles exigences, ni, comme ceci est exposé, à leurs exigences de conformité ESG. Voici dix raisons à cela :

1) Les exigences de conformité à la gouvernance ont évolué

Il a été mentionné plus haut qu’en 2005, lorsque les directives AMIRA P754 ont été publiées pour la première fois, Excel était une solution relativement adaptée aux exigences de comptabilité des métaux de l’époque. Au fil des années, la portée des exigences s’est considérablement élargie en ce qui concerne les comptes rendus fournis par les usines de traitement de minéraux. Les exigences ESG ont évolué et on attend désormais des usines qu’elles se conforment à un ensemble de plus en plus complexe de normes.

Par exemple jusqu’en 2014, les Principes et recommandations de gouvernance d’entreprise de l’ASX (Australian Securities Exchange) imposaient à une entreprise qui était cotée en bourse à l’ASX simplement de « préserver l’intégrité dans la publication des informations financières ».5

Aujourd’hui, les attentes (aux termes du 4e principe de l’ASX) sont de « préserver l’intégrité dans la publication des informations d’entreprise »6. Ceci marque un changement significatif, car il est maintenant exigé des entreprises qu’elles établissent des rapports reposant de façon précise sur leurs actifs clés, et non simplement sur leurs performances financières. Autrement dit, la combinaison des exigences de l’ASX et de la gouvernance d’AMIRA P754 oblige à compiler des données complexes de performance provenant de toute une usine avec un contexte historique. Ceci est malheureusement une tâche qui s’est avérée dépasser Excel avec sa non-conformité ESG manifeste.

Pour assurer la conformité au 4e principe de l’ASX, les rapports de production et de comptabilité des métaux d’une usine devraient également être soumis à un audit externe annuel au moment de l’approbation des rapports financiers et des rapports d’entreprise. Cet audit devrait s’effectuer par un ingénieur métallurgiste qualifié et expert de la comptabilité des métaux, que l’industrie désigne sous le terme « personne compétente »7 (il ne s’agit pas d’un expert-comptable financier), utilisant un logiciel accrédité éprouvé spécifiquement pour comptabilité des métaux.

2) Manque de cohérence et de transparence dans les données sources

L’un des plus grands risques dans n’importe quelle organisation est l’altération manuelle des rapports ou des données, soit délibérément, soit par erreur. C’est pourquoi le 2e principe d’AMIRA P754 spécifie qu’un système de comptabilité des métaux conforme « doit être cohérent et transparent, et la source de toutes les données des entrées dans le système doit être claire et comprise par tous les utilisateurs du système. »8

Il est rare qu’avec Excel on puisse remonter automatiquement et avec précision à la source des données de comptabilité des métaux, comme les analyses de laboratoire ou les logiciels d’historisation des usines. Comme d’autre part le personnel change, réaliser ceci sur de longues périodes de temps ne paraît pas concevable. Le fait de simplement étiqueter une colonne, exécuter une macro et supposer que les données ont été transférées exactement ne constitue pas un système transparent. Même des vérifications ponctuelles ne peuvent pas être considérées comme des vérifications raisonnables à cause du volume de données détenues dans les usines de traitement et de la possibilité d’omettre ou de remplacer manuellement des valeurs.

De façon représentative de cet environnement, les chiffres de la comptabilité des métaux sont générés et vérifiés par diverses personnes, chacune d’entre elles pouvant modifier les différentes versions de la feuille de calcul en fonction des exigences du jour, et avec un résultat déclaré offrant peu de ressemblance avec les données sources.

Dans une usine de traitement de minéraux typique utilisant Excel pour la comptabilité des métaux, on ne dispose tout simplement d’aucun moyen de savoir si les données que vous présentez sont conformes à des normes de gouvernance reflétant les données sources d’usine avec un quelconque degré de précision. En fait, lorsqu’on utilise Excel, les données et les formules peuvent être modifiées de façon anonyme à tout moment et sans laisser de trace. Bien qu’il soit possible d’intégrer les données sources dans Excel, modifier les informations sans laisser d’enregistrement reste très facile. Ceci peut avoir des conséquences significatives, comme l’illustre l’enquête effectuée par la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario à l’encontre de la Mine du Katanga en 2018.9

Pouvoir retracer la source de chaque problème identifié est d’une importance vitale. La moindre quantité constamment répétée de produit perdu dans les stériles ou de réactif inutilement surdosé peut s’avérer très coûteuse très rapidement. De la même manière, l’utilisation des données réelles de l’usine – au lieu d’un simple calendrier de maintenance – pour identifier quand cette maintenance est nécessaire sur tel ou tel équipement peut se traduire par d’énormes économies de coûts.

Il est de ce fait important que tout système de comptabilité des métaux soit entièrement traçable et permette à la direction de l’usine d’isoler très rapidement une source de problème ou le point où une erreur de formule a pu être commise. Excel, malheureusement, n’offre pas cette capacité.

3) Portée analytique limitée

Le volume de données dans une usine de traitement de minéraux typique est énorme, complexe, multiforme et constamment croissant. Les exigences émergentes d’analyser souvent des milliards de rangées de données de production provenant d’une instrumentation d’usine de plus en plus complexe s’étendent bien au-delà du champ d’application d’une feuille de calcul Excel.

Le 7e principe d’AMIRA P754 précise qu’un système conforme de comptabilité des métaux « doit générer suffisamment de données pour permettre la vérification des données, le traitement des transferts de métaux / marchandises, le rapprochement des bilans de métaux / marchandises, la mesure des exactitudes et la détection des erreurs, qui ne doivent pas présenter de biais systématique »10.

Il est certes possible de configurer Excel pour y inclure des calculs, mais il n’est pas possible d’y stocker suffisamment de données sources pour effectuer une vérification détaillée. Il est également impossible d’y générer assez de données de vérification par recoupement sans intervention d’utilisateur ; en fait, ceci repose sur la discrétion de l’utilisateur, et ceci est un problème des plus significatifs.

4) Inexactitude et absence de contrôle des erreurs

Un autre problème majeur avec Excel en tant que plateforme de comptabilité des métaux est son absence de contrôle intégré d’erreur.

Il n’y a aucune capacité de débogage et aucun moyen de savoir instantanément si une erreur s’est produite, et à quel endroit. Ceci n’est pas conforme au 1er principe d’AMIRA P754 exigeant la transparence.11

Une étude suggère que 88 % des feuilles de calcul contiennent des erreurs12. Un autre cas bien documenté d’échec d’Excel dans les services financiers, connu sous le nom de « la baleine de Londres », a eu pour résultat direct la perte de plusieurs milliards de dollars par JP Morgan, d’où des suggestions selon lesquelles Excel serait « le logiciel le plus dangereux sur la planète ».

Selon un article de Forbes à ce propos : « Tant le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (BCBS) en Suisse que l’Autorité de surveillance financière (FSA) au Royaume-Uni ont clairement exprimé que lorsque l’on se fie à des processus manuels, à des applications de bureau ou à des systèmes internes clés comme les feuilles de calcul pour flux de données, les banques et les assureurs devraient avoir en place des contrôles efficaces appliqués de façon cohérente pour gérer les risques associés à des données incorrectes, fausses, voire frauduleuses. »13

De même, dans le traitement des minéraux, si un chiffre faux est accidentellement saisi dans une cellule particulière, ou s’il existe un problème insoupçonné dans un calcul de formule, ceci peut produire une analyse ou un compte rendu complètement incorrects, avec des conséquences de très grande portée pour l’exploitation.

Le directeur général de Metallurgical Systems, John Vagenas, a fréquemment rencontré des désastres semblables avec l’utilisation d’Excel dans les usines, et s’est souvent exprimé en public sur les problèmes d’une dépendance excessive des feuilles de calcul Excel dans le secteur de la minéralurgie.

« Quand il s’agit des comptes rendus sur les performances d’une usine, l’un des plus grands problèmes avec Excel est qu’il n’y a absolument aucun moyen de savoir en un coup d’œil si les données que vous regardez sont exactes. Ceci pose un problème majeur pour la conformité selon AMIRA P754. L’utilisation d’Excel est appropriée si vos données sont simples et se prêtent facilement à une référence croisée. Ce n’est plus le cas dans une installation moderne de minéralurgie où les données sont extrêmement complexes et changent constamment, » a-t-il expliqué.

Il a ajouté : « Lorsque l’équipe de gestion d’une usine réalise que l’utilisation d’Excel est à l’origine de décisions d’investissements malencontreuses, de l’inexactitude des rapports de conformité et de coûts considérablement plus élevés des procédés, c’est seulement alors qu’apparaît le véritable coût de l’utilisation d’Excel pour les décisions sur l’usine et les comptes rendus. »

5) Réutilisation et extensibilité limitées

Dans les installations métallurgiques, la création de rapports est constante et fréquente. Des rapports réguliers et ad hoc sur tous les aspects des opérations d’une usine doivent être fournis rapidement et en permanence. Quand toutefois on se sert d’Excel, la réutilisation des données est très limitée, tout comme la capacité de mettre les feuilles de calcul à l’échelle en fonction de la croissance ou des modifications des installations de l’usine. Excel ne stocke pas les formules dans un endroit central, et ceci limite son extensibilité.

La compilation d’un nouveau rapport va fréquemment faire intervenir son auteur pour copier-coller les données entre onglets de feuilles de calcul. Si des formules se trouvent altérées au cours de cet exercice, cela sera difficile à dire, et il existe une prédisposition énorme à rapporter les données de façon incorrecte. D’un autre côté, des métallurgistes compétents se voient détournés des objectifs principaux de leur travail par une création laborieuse et chronophage de nouveaux rapports en continu dans Excel.

Xavier Hill, consultant de l’industrie minière, suggère dans un article récent sur LinkedIn qu’à cause de son manque d’exactitude, il est « temps de bannir » Excel des études minières. « Excel est superbe parce qu’il est facile à utiliser, vous n’avez pas besoin de code (sauf dans certains cas peut-être avec Visual Basic) et il est fantastique pour des travaux simples. Les problèmes surgissent quand on l’utilise au-delà de ce pour quoi il est réellement prévu. D’immenses feuilles de calcul avec des formules complexes s’étalant sur une rangée d’onglets sont pratiquement impossibles à auditer, et il suffit d’une seule erreur pour que le reste des données et des conclusions que l’on en tire soient fausses14, » a-t-il souligné.

6) Absence d’automatisation

Lorsqu’une usine utilise des feuilles de calcul Excel pour sa plateforme de comptabilité des métaux, elle s’en remet ordinairement à un petit groupe de personnes — si ce n’est un seul opérateur – qui comprend les formules à l’intérieur des feuilles de calcul, sait comment les utiliser et les interpréter. Plus les feuilles de calcul seront complexes, plus il y aura de chances qu’elles soient maintenues par un seul spécialiste attitré. Si cette personne particulière est absente ou qu’elle quitte l’entreprise, c’est toute la fonction de comptabilité des métaux qui peut se trouver sérieusement affectée. Ceci s’oppose directement au 3e principe d’AMIRA P75415.

De plus, les tâches banales et manuelles associées à la création de rapports opérationnels journaliers dans Excel demandent beaucoup de temps. Elles sont pourtant souvent attribuées aux métallurgistes chevronnés de l’usine, ce qui les empêche de se consacrer à des travaux où l’ensemble de leurs compétences apporterait plus de valeur.

7) Absence de perspectives approfondies générées par apprentissage machine ou intelligence artificielle.

Contrairement aux solutions de jumeau numérique faisant appel à l’apprentissage machine et à l’intelligence artificielle, la dépendance vis-à-vis d’Excel pour la comptabilité des métaux présente l’inconvénient majeur de ne pas pouvoir fournir de façon automatisée la moindre perspective approfondie à l’équipe de gestion de l’usine. Celle-ci ne peut pas davantage en tirer des améliorations automatisées. Le degré de connaissances approfondies qu’une feuille de calcul Excel peut offrir est très unidimensionnel et dépend du pouvoir d’interprétation de ceux qui gèrent les feuilles de calcul ou examinent les rapports.

Si une feuille de calcul Excel peut suffire à gérer et interpréter un petit groupe de données, sa capacité est beaucoup plus limitée s’il s’agit d’analyser et fournir des connaissances approfondies pour de grands jeux de données et l’analyse en continu.

« À mesure que les marges continuent de décliner dans notre industrie, la comptabilité exacte des coûts, des recettes, des ressources, des réserves et des capitaux devient de plus en plus critique…. le temps est venu de bannir Excel des grands jeux de données, » affirme Hill16.

8) Auditabilité

Les 3e et 4e principes d’AMIRA P75417 demandent tous les deux qu’une piste de vérification soit disponible. Ils exigent également que le système de comptabilité des métaux soit soumis à des audits internes et externes.

Nous avons démontré l’incapacité d’Excel à produire des données retraçables jusqu’aux systèmes sources. Ceci a pour effet collatéral une incapacité égale à être facilement audité, d’où une non-conformité à ces principes d’AMIRA P754.

9) Absence de planification pour des « et si ? »

Les principes d’AMIRA P754 existent pour guider une amélioration constante dans la discipline de la comptabilité des métaux. Dans une usine prise individuellement, ceci se traduit par une capacité de prédire de futurs scénarios de traitement et d’avoir la direction de l’usine à même de faire les ajustements nécessaires en vue d’améliorer les performances des procédés au fil du temps.

Si Excel prend en charge la planification des « et si » dans une certaine mesure, l’opérateur n’a toujours pas la possibilité de comparer plusieurs scénarios en même temps. Chaque scénario individuel va souvent nécessiter sa propre feuille de calcul. Ceci limite la mesure dans laquelle les usines peuvent utiliser leurs données pour concrétiser une amélioration correcte et continue.

10) Excel en tant que base de données relationnelle

Pour obtenir une compréhension solide et détaillée d’une usine de traitement de minéraux et être en conformité avec le 2e principe d’AMIRA P75418, les analystes de l’usine ont besoin de collecter et analyser les données sur la totalité de l’usine à partir d’un nombre de sources de données et de plusieurs types et formats de données.

Rassembler et consolider cette information, c’est ce qui procure à la direction de l’usine une véritable visibilité sur les performances opérationnelles de l’usine. Si Excel peut s’intégrer à quelques bases de données et outils externes, sa capacité à saisir, fusionner et rattacher d’énormes quantités de données à partir de sources non apparentées est très limitée.

Les formules à l’intérieur d’Excel sont par ailleurs très dépendantes et exclusives, ce qui rend très difficile, pour ne pas dire impossible, d’utiliser Excel en tant que source de données en soi. Nombreux sont ceux qui néanmoins tentent d’utiliser Excel de cette manière, en continuant à le pousser au-delà de limites où il affiche déjà des difficultés.

Les conséquences de la non-conformité : Katanga

Comme mentionné plus haut, Katanga Mining a publié en 2017 les conclusions d’une enquête sur sa comptabilité métallurgique19. L’enquête menée par la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario a révélé que la production de cathode au cours d’une année précédente avait été surestimée de 6 650 tonnes. Ceci représentait l’équivalent de 41,9 millions USD de surestimation de performance financière. Cette annonce a également entraîné une chute de 56 % du cours de l’action de la Société. L’établissement de rapports s’effectuait avant cette enquête sur des feuilles de calcul Excel. Les données présentaient peu de traçabilité et de transparence, et elles étaient difficiles à déterminer et à analyser.

Dans le cadre du règlement de son litige en 2018, la mine du Katanga a admis « avoir manqué au maintien adéquat du contrôle interne en matière de rapports financiers (CIRF) ainsi qu’à la communication des contrôles et procédures, et avoir manqué à communiquer les faiblesses du matériau dans son CIRF. » Katanga Mining, de même que ses directeurs de façon personnelle, a été soumise à des amendes substantielles20.

Gouvernance d’entreprise : une priorité critique

Pour une usine de traitement de minéraux, une gouvernance d’entreprise saine est un impératif à la fois d’AMIRA P754 et de conformité ESG. Une usine de traitement de minéraux ne peut pas avoir une gouvernance d’entreprise solide si son système d’information présente des lacunes, et si celui-ci est solide, ses chiffres devraient découler d’un système approprié d’information pour usine de traitement.

Pour continuer à progresser en toute confiance, la direction d’usine doit veiller à ce que ses systèmes et procédures soient en conformité avec AMIRA P754 et adhérer entièrement aux 10 principes du Code de pratique. Assurez-vous que le système que vous choisissez puisse créer une piste de vérification, réponde aux principes de gouvernance de votre juridiction et vous permette de quantifier, gérer et atténuer les risques.

Comment Metallurgical Intelligence® offre un raccourci vers la conformité à AMIRA P754

La suite logicielle Metallurgical Intelligence® a spécifiquement été conçue pour apporter aux professionnels du traitement des minéraux une solution leur permettant d’aller au-delà des directives AMIRA P754. L’unique combinaison de conformité réglementaire et de possibilités d’amélioration de performances offertes par Metallurgical Intelligence® se traduit en une adoption rapide et croissante chez certaines sociétés exploitantes de ressources de pointe sur le plan mondial, qui l’ont mise en œuvre dans 23 usines de traitement de minéraux autour du globe.

En procurant au personnel autorisé une source centralisée de données, actionnée par un jumeau numérique, Metallurgical Intelligence® apporte aux usines la profondeur de recommandations analytiques, le contrôle et la conformité réglementaire dont elles ont de plus en plus besoin.

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur Metallurgical Intelligence® et comment elle peut vous aider à faire évoluer votre gestion d’usine au-delà des limites imposées par Excel qui sont évoquées dans cet article, veuillez nous contacter.

1 Forbes, Companies that failed at digital transformation and what we can learn from them

2Amira website

3 AMIRA P754 : Metal Accounting Code of Practice and Guidelines : Release 1 October 2005, p iii

4Applying the AMIRA P754 code of practice for metal accounting, R. D. Morrison and P. G. Gaylard, January 2011

5Corporate Governance Principles and Recommendations with 2010 Amendments (2nd edition (first published 2007), ASX Corporate Governance Council), principle 4 : « Safeguard integrity in financial reporting ».

6Corporate Governance Principles and Recommendations (3rd edition (2014), ASX Corporate Governance Council), principle 4: « Safeguard integrity in corporate reporting ». 

7 JORC, Definition of a competent person

8 AMIRA P754 : Metal Accounting Code of Practice and Guidelines : Release 1 October 2005, p 2

9 Ontario Securities Commission, Press Release

10 AMIRA P754 : Metal Accounting Code of Practice and Guidelines : Release 1 October 2005, p3

11 AMIRA P754 : Metal Accounting Code of Practice and Guidelines : Release 1 October 2005, p2

12 IDashboards, The Case against Excel

13 Forbes: Microsoft’s Excel might be the most dangerous software on the planet

14 Xavier Hill, LinkedIn: It’s time to ban Excel for mining studies

15 AMIRA P754: Metal Accounting Code of Practice and Guidelines : Release 1 October 2005, p2

16 Xavier Hill, LinkedIn: It’s time to ban Excel for mining studies

17 AMIRA P754: Metal Accounting Code of Practice and Guidelines: Release 1 October 2005, p 2

18 AMIRA P754: Metal Accounting Code of Practice and Guidelines: Release 1 October 2005, p 2

19 Ontario Securities Commission, Press Release

20 Ontario Securities Commission, Press Release

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